Je ne répondrai à votre appel, au terme de cette première année de la XIe Olympiade, que par quelques mots; mais ce sont des mots dont l'importance n'a pas besoin d'être soulignée. En ce moment, un fait ne domine-t-il pas tous les autres du point de vue olympique ? A côté de ce fait, le reste paraît sans relief, tant les conséquences en vont être grandes. L'Olympisme pénètre en Asie !
Déjà, l'on se préoccupe en Extrême-Orient d'y conduire, l'heure venue, le feu symbolique allumé sur le sol sacré de l'Hellade. Ce ne sera peut-être pas indispensable. L'exploit de juillet dernier, la course des porteurs de torches se relayant d'Olympie à Berlin, n'a-t-il pas suffi pour donner au geste son ampleur, sa portée définitive et permanente ? Que le flambeau circule désormais en réalité ou en image, la signification demeure la même de la flamme dont il évoque la puissance spirituelle. Avec l'Olympisme ressuscité, c'est l'Hellénisme entier qui va, pour quatre ans, occuper la pensée de l'empire nippon et sceller le contact entre la plus pure de nos civilisations européennes et l'une des plus illustres parmi les civilisations asiatiques.
Date profitable et sereine qui, fixée dans le destin de l'humanité, n'en sortira plus.